Commanderie

Origines de la Commanderie des Echelles

La commune actuelle de « Les Echelles » possède une longue histoire.
Son nom évolue au cours des siècles et nous permet d'imaginer sa situation. Son nom, reconnu comme le plus ancien dans les textes, est « Lavastrone » et date de 1042. S'agit-il de la station romaine « Laviscone » noté sur la carte théodosienne (milieu du Vème siècle) des grandes voies romaines ? Si c'est le cas, Les Echelles était donc une station de la voie romaine « Agrippa Praetoria ». En tout cas, les restes d'un temple romain dédié à Jupiter semblent confirmer l'importance du site à l'époque romaine.
Mais une autre appellation apparaîtra plus tard : « Ad Scalas » (Pagus qui antiquitur vocatur Lavastrone, modo vocator ad Scalas). "Ad scalas" peut se traduire "proche des escaliers", faisant sans doute référence au passage difficile, par degrés, de la voie des Grottes de Saint Christophe.
Dans le cartulaire de Saint Hugues (fin du XIème siècle), le bourg est noté « Scale » et il s'agit d'un castrum (château construit en pierres). Les documents ultérieurs font mention de « Scalarum burgus » (petite agglomération), « Scalorum oppidum » (bourg fortifié).

La dénomination "Les Eschelles », définitivement fixée en 1347 apparaît comme une traduction aléatoire du latin car tout indique qu'une particularité du bourg tenait à la proximité d'escaliers (en roman : escala, scala  -  en latin impérial : scala  -  en latin : scalae, « échelle, degrés d´escalier, escalier") et non d'échelles.


Visionnez le sentier historique "Béatrice de Savoie" par ce lien :

                        Sentier Béatrice

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Les Echelles et Béatrice de Savoie

En 1198 naît Béatrice, fille du Comte de Savoie Thomas 1er et de Marguerite de Faucigny.
Elle épouse Raymond Bérenger V, Comte de Provence et fait de la Cour d'Aix en Provence une référence pour les autres Cours d'Europe. Ses quatre 4 filles deviendront reines en Europe (France, Angleterre, Rome et Naples).
Au décès de son mari et chassée de Provence par son gendre, elle obtient de son frère Pierre le mandement des Echelles (en 1253) afin d'y fonder sa sépulture.

Très riche, elle achète l'hôtel de Nesles à Paris (près de la fameuse tour) et visite longuement ses filles à la cour de France et à celle d'Angleterre.

Elles passe les dernières années de sa vie aux Echelles où elle décède en 1266. Elle est inhumée dans la chapelle de son château du Menuet dans un tombeau magnifique.
Au cours de l'époque révolutionnaire, le gisant de Béatrice est détruit et ses restes dispersés. Seul, le crâne est sauvé puis déposé dans le tombeau de son frère Boniface à Hautecombe.
Béatrice reste la grande figure locale par ses qualités humaines reconnues et par le rayonnement international qu'elle donna au pays des Echelles à l'époque médiévale.

La Commanderie des Echelles

Donataire des biens de l'apanage de Béatrice de Savoie, l'Ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem s'installe au château du Menuet en 1270 pour plus de cinq siècles et le Commandeur des Echelles exercera les pouvoirs du seigneur local.
Mais lors des guerres de religion (fin du XVIème siècle) et après le traité de Lyon (1601), le château est détruit ainsi que l'ensemble des fortifications du bourg.
Les Hospitaliers abandonnent alors le site du château et investissent, en le reconstruisant, le centre du bourg. C'est au cours de la période 1617 - 1636, et sous la houlette du commandeur Dandelot de Groslée, que sont construits les bâtiments de la Commanderie pour servir de logis du commandeur et de siège de l'administration locale (perception des impôts, prison et lieu de justice).
Détruit en partie lors de l'incendie de 1710, il sera reconstruit par le commandeur de Saint Maurice.
Le domaine du commandeur s'étendait alors sur un vaste périmètre comportant jardin, écurie, grange et prison.
Il ne subsiste aujourd'hui que la grande tour construite en 1632 par le commandeur Claude Dandelot de Groslée.